J’ai regardé lundi soir sur France 3 un téléfilm-documentaire sur la bataille entre Radio Paris et Radio Londres. J’y ai découvert un peu plus Pierre Dac que je connaissais surtout de nom et j’ai été très touchée par un poème qu’il a écrit alors qu’il était en exil à Londres pour sa femme restée à Paris.
J’avais envie de vous le faire partager:
Pour elle
Lorsque je reviendrai, au jour de délivrance
Mon coeur battra si fort, si fort qu’il bondira
Avant même que j’ai foulé le sol de France
Pour aller le premier se blottir dans tes bras
Quand nous retrouverons notre raison de vivre
sous l’azur bleu d’un ciel séchant son dernier pleur
De notre beau roman nous rouvrirons le livre
Brutalement fermé par le vent du malheur
Au souffle purifié de l’ultime espérance
Dans le calme profond du tumulte apaisé
Auprès de toi j’irai chercher ma récompense
Que tu me donneras en un fervent baiser.
Je n’aurai nul désir de l’officielle gloire
dont les lointains échos sont si vite oubliés
puisque c’est ton amour qui sera ma victoire
Et que c’est dans tes yeux que seront mes lauriers.
– 28 Janvier 1942 –
Cela montre quel homme extraordinaire était Pierre Dac, il ne se limitait pas à l’os à moelle et aux citations fantaisistes, c’était quelqu’un de particulièrement atteint par la guerre – il avait fait 14/18 avec héroïsme mais il ne fallait pas compter sur lui pour en parler. Farouche ennemi du nazisme et des collabos, ses ennemis dont l’abominable Henriot enrageaient devant sa faconde résistante.